Vous êtes ici : DESIGNMOTEUR » Heritage » Panhard PL17 : auto victorieuse au Monte-Carlo. Panhard & Levassor : 125 ans d’histoire

Panhard PL17 : auto victorieuse au Monte-Carlo. Panhard & Levassor : 125 ans d’histoire


Avant de commencer directement à attaquer la présentation de la Panhard PL17, souvent appelée la ’17’, on va présenter le constructeur. D’abord dans l’idée de mieux comprendre l’esprit de cette production ou sortie de gamme. Ultime automobile de série signée P&L et victorieuse au Monte-Carlo en 1961. Bientôt il y aura un rassemblement 2016 d’automobiles Panhard en France pour fêter le 125ème anniversaire.

PL ? P&L ? Panhard & Levassor

Chez Panhard, on commence l’aventure en 1886.

Si l’on veut être précis, le nom complet du constructeur français est Panhard & Levassor au début de son existence.

Comme une bonne partie des marques et des constructeurs, on ne va pas bien loin pour trouver une appellation : le fondateur René Panhard et l’ingénieur Émile Levassor s’associent. Ils créent leur entreprise qui prend le nom de leurs patronymes.

Néanmoins la firme ne tarde pas à se faire remarquer et parler d’elle.

Révolutionnaire vous dites ?

Basée dans le 13ème arrondissement de Paris, la première usine Panhard marque un tournant dans l’histoire de l’automobile. On aime l’innovation et celle-ci est la bonne : Panhard est la première mondiale à lancer une usine de construction d’automobiles à pétrole. C’est par la fabrication sous licence du moteur bi-cylindre Daimler que la maison Panhard & Levassor va commencer sa production de véhicules.

C’est grâce à cette ‘Position One’ industrielle dans la production de voitures automobiles à moteur à explosion que Panhard & Levassor doit son titre de marque doyenne, qui la place avant Carl Benz, Gottlieb Daimler ou Armand Peugeot.

Et maintenant?

Rachetée pour des raisons économiques par Citroën en 1965, les dernières sorties d’usines sont faites en 1967.

Pourtant de nos jours Panhard existe toujours ! Et une partie des véhicules de l’Armée française est produite par Panhard Defense.

Ce qui est sur c’est que l’on est loin de la berline familiale des années 60.

Bon et sinon on en parle de la 17 ?

Oui car j’en ai vue une dans la rue lors d’un rassemblement pour « défendre les automobiles anciennes ».

L’automobile ancienne est en fait notre culture commune à tous. L’héritage d’une génération. Notre héritage.


Design de la Panhard PL17

La firme Panhard sera la première en France à étudier ses modèles d’après des prototypes en soufflerie, par exemple la Dynavia, exposée actuellement au musée des arts et métiers, à Paris. De ce prototype naîtra la Dyna Z, modèle très arrondi et aérodynamique offrant six places.

Design plus moderne, un aérodynamisme plus prononcé et une forme moins style ‘années 50’… bye-bye la Panhard Dyna Z de 1954, la 17 est née !


Panhard PL17 - avant / front - 2016 - photo Fiona Rodrigues

Panhard PL17 – avant / front – 2016 – photo Fiona Rodrigues

Panhard PL17 - profil avant / front side-face - 2016 - photo Fiona Rodrigues

Panhard PL17 – profil avant / front side-face – 2016 – photo Fiona Rodrigues

Panhard PL17 - arrière / rear - 2016 - photo Fiona Rodrigues

Panhard PL17 – arrière / rear – 2016 – photo Fiona Rodrigues


Présente et gagnante en 1961 au rallye de Monte-Carlo. La citadine PL17 triomphe et fait parler d’elle.


Monte Carlo Rally (1961)

Le Rallye de Monte-Carlo est un excellent tremplin commercial et toutes les marques qui figurent au palmarès ne manquent jamais de tirer profit de leurs succès : il n’y a rien à dire à cela, bien au contraire. Panhard a su le faire, comme ici dans son magasin d’exposition des Champs Elysées.


Dis.. elle tient d’où son nom de ‘PL17′ ?

La réponse est aussi simple que la question.

Mais d’abord : il faut savoir qu’à l’époque on parle de CV et non de ch. pour parler des chevaux de puissance.

Le cheval fiscal, noté CV en droit fiscal est une unité d’évaluation de la puissance d’un moteur.

Ensuite, on parle de chevaux SAE. En référence à ‘SAE International’, anciennement Society of Automotive Engineers (SAE), est une organisation internationale, fondé en 1905, ayant son siège aux États-Unis comptant plus de 84 000 membres (ingénieurs, chefs d’entreprise, professeurs et étudiants de plus de 97 pays) qui échangent des informations et des idées pour tout ce qui touche à l’ingénierie des véhicules, par exemple dans le domaine de l’automobile ou dans celui de l’aéronautique.

Cependant arrive ,Deutsches Institut für Normung’ ou DIN, un organisme allemand de normalisation. Créé en 1917, son siège social est à Berlin. Depuis 1975, il a été reconnu par le gouvernement allemand comme l’organisme national de normalisation et représente les intérêts allemands aux niveaux international et européen.


Vocabulaire PARTY TIME!

Deux écoles coexistent pour mesurer la puissance du moteur d’une automobile.


En Europe, la norme a été établie par le Deutsches Institut für Normung (Institut allemand de normalisation, fondé en 1917 à Berlin) plus connu sous son sigle DIN. Il s’agit de la norme DIN 70020 (le cheval-vapeur allemand s’appelle Pferdestärke, et son symbole est PS). La puissance est mesurée à l’embrayage, avec le moteur de série équipé de tous ses accessoires, de ses échappements.


Aux États-Unis, la norme a été établie par la SAE International (Société des ingénieurs de l’automobile, fondée en 1905 à Troy, dans le Michigan). La puissance est mesurée à la sortie du vilebrequin de façon à éviter les pertes de puissance dues à la transmission. À l’origine, la SAE avait établi un protocole de mesure sur banc avec un moteur de série dépourvu de ses accessoires, et parfois même de ses échappements. La puissance était mesurée en brake horsepower (bhp), ou puissance au frein. Le frein était à l’époque un outil permettant de déterminer la puissance du moteur. Le frein était connecté directement en sortie du moteur, le couple et le régime appliqués au frein étaient mesurés pour déterminer la puissance maximale du moteur.


La norme SAE était la J245. Il en résultait donc que les chiffres de puissance annoncés en norme SAE étaient largement supérieurs à ceux exprimés en norme DIN. Mais en 1972, la SAE a revu sa copie en édictant la norme J1349. Désormais, la puissance est mesurée avec le moteur équipé de ses accessoires et de ses échappements de série, ce qui a diminué l’écart entre ces deux normes.


Par ailleurs, les protocoles de mesure étant différents, il n’existe pas de règle de conversion simple pour passer d’une mesure à l’autre.
Extrait de Wiki


Concrètement,

En Allemagne, le cheval est estampillé DIN (Deutsche Industrie Normen), et ce cheval DIN mesure la puissance disponible à partir d’un moteur muni de tous ses accessoires essentiels. La puissance annoncée correspond à celle d’un moteur prêt à l’emploi.


La norme SAE (Society of Automotive Engineers) a longtemps été privilégiée par les américains car elle leur permettait de « gonfler » la puissance de leur moteur. En effet, la norme SAE mesure les chevaux en partant d’un bloc nu c’est à dire sans tous les consommateurs d’énergie dont l’alternateur, le ventilateur de refroidissement et les silencieux d’échappement. Ce n’est que lorsque les Américains se sont convertis à la norme DIN que l’on s’est aperçu que la puissance de leur moteur chutait. Par exemple la puissance d’un V8 affichait 320 ch SAE et seulement 240 ch DIN soit 25 % de moins.


Merci à l’auteur qui a rassemblé des infos utile là


Maintenant que l’on sait ça, on va comprendre de quoi on parle. Véritablement.


Reprenons,

PL n’est autre que les initiales des deux constructeurs associés : Panhard & Levassor.

Le nombre 17 est l’addition du chiffre de 6 places dans la voiture,
du nombre de sa consommation de 6 litres (au 100 km),
et du nombre de sa puissance de 5CV fiscaux.

Tout le monde suit ?

En simplifié on a :

6 + 6 + 5 = 17

Là encore, on ne va pas bien loin pour trouver une appellation.


Même encore de nos jours, les récentes Lamborghini ont des noms d’el toro et de LP***-*
Va voir les posts DM tu comprendras ;)


Plus couramment, son nom est appelée la ’17’, comme un surnom qui marque l’esprit d’une voiture qui se veut familiale.


Ok. Et sinon, t’as quoi sous le capot ?

Moteur de la Panhard PL17

Bon on le sait tous qu’elle est mignonne d’extérieur la petite, mais parlons de ce qui nous intéresse vraiment c’est à dire ce qu’il y a sous le capot !

Ici, P & L présente un moteur bi-cylindre à plat, refroidit par un système d’air avec une cylindrée qui tourne autour de 851 cm3. On est face à une traction avant avec une boîte de vitesses composées par 4 rapports.

Au niveau de l’alimentation, elle est assurée par un carburateur double corps Zénith et la distribution est faite par un arbre à cames central.

Du côté de la consommation, cette berline est un vrai petit chameau : on est face à une essence qui consomme du 6 litres aux 100 km.
(On comprend mieux pourquoi cette 6 places est devenue populaire au sein des familles)

…et qui se veut légère. Sur la balance on penche entre 805 et 830 kg à vide, avec un réservoir de 42 litres.


Panhard – PL17 – remise en route moteur neuf


Pour ce qui est de la puissance moteur, il développe une puissance de 42 ch SAE pour la version standard et 50 ch SAE en version « tigre ».

La cylindrée du moteur est diminuée à 848 cm3 à partir des modèles 1961.

Pour 1963, les moteurs 42 ch et 50 ch « tigre » passent à 50 ch SAE ou 42 ch DIN et 60 ch SAE ou 50 ch DIN.

Si tu n’a pas tout compris va lire, ou relis, le secteur ‘Vocabulaire PARTY TIME!’ ci-dessus !

« Grâce à l’article de Fiona, j’ai enfin compris les histoires de ch. CV fiscaux. DIN. SAE. que je voyais souvent sans trop comprendre mais en sachant ce que c’est quand même mais sans précision. En plus on prend le temps de découvrir la marque doyenne de l’automobile ! » - Ewen, Team Principal DESIGNMOTEUR


Châssis de la Panhard PL17

On va se pencher maintenant sur le châssis.

Bon, pour la transmission on est loin de nos voitures modernes, cela fait parti du charme des anciennes.

Chez la Panhard 17 on trouve une direction en crémaillère, dont la suspension avant est assurée par lame transversale et essieu semi-rigide pour l’arrière.
Pour le freinage, on est toujours sur des tambours.

Il ne faut pas compter sur l’antipatinage ou ESP qui y sont inexistants. (pas encore inventé ou industrialisé)

On approche les 145 km/h de performance pour ce qui est de la vitesse maximum.


Panhard PL17 - 1961 - Motorshow poster - via Cartype.com

Panhard PL17 – 1961 – Motorshow poster – via Cartype.com


Business de la PL17

Un break PL 17 est lancé en mai 1963.

Pour 1964, les appellations changent : la PL 17 devient 17b ; la PL 17 Tigre, 17bt ; la PL 17 Grand Luxe, 17 Super Luxe et la PL 17 Grand Standing, la 17 Relmax tandis que le cabriolet disparaît.

Pour 1965, la 17 Relmax devient la 17 Confort S avec une banquette à l’avant (sauf moteur « tigre »).

En janvier 1965, la Panhard 17, qui est la dernière berline de la marque, est supprimée.

À cause de difficultés financières, le modèle 24 à quatre portes qui devait succéder à la PL 17 ne sera jamais lancé.

Une gamme non étoffée et des moyens financiers limités vont limiter la firme Panhard qui est absorbée par Citroën en 1965.

Citroën, qui est propriétaire de la marque depuis 1965, préfère lancer sa GS à quatre cylindres.

Citroën arrête la production des automobiles Panhard, y compris la nouvelle Panhard 24, dès 1967, malgré l’évident potentiel de ce modèle qui ne sera jamais décliné en cabriolet ni même en berline.

À partir de cette date, Panhard ne va plus construire que des 2 CV fourgonnette dans son usine de l’avenue d’Ivry.


Rassemblement 2016 Panhard en France

Pour les fans de la marque, dénommé « Panhardistes », le rassemblement français de cette année à lieu à Compiègne le 1er et 2 octobre 2016 !

« …pour fêter ensemble le 125ème anniversaire du début de la production automobile de la marque doyenne. Nous espérons rassembler plus de 100 Panhard et leurs équipages et comptons sur la plus grande mobilisation des Clubs et de leurs adhérents. Ce sera une deuxième rencontre internationale en 2016, une année riche pour notre passion. »


« Ce sera aussi l’occasion d’une grande et belle rencontre avec le Rallye des Ancêtres qui se déroule traditionnellement à Compiègne le premier week-end d’octobre. Ce rallye, destiné aux véhicules d’avant 1906, est organisé par le Club des Teuf-Teuf, premier club d’automobiles anciennes fondé en France en 1935 et dont le premier Président fut Hippolyte PANHARD, quel beau clin d’oeil ! A n’en pas douter, il y aura du spectacle quand les Teuf-Teuf et les Panhard se retrouveront lors du week-end : chaque année plusieurs dizaines d’ancêtres participent à ce rallye ! »


- Le Comité d’organisation via Dynamic Club Panhard & Levassor

Pour en savoir plus sur l’événement organisé par Dynamic Club Panhard & Levassor : www.dcpl.fr


Histoire, économie, gestion et entreprise

Pour en savoir davantage sur les aventures entrepreneuriales des entrepreneurs devenus grands constructeurs, en complément, je vous invite à lire le dossier : Histoire, économie, gestion et entreprise automobile : Panhard, Citroen, Peugeot


The following two tabs change content below.

Fiona Rodrigues

Photographe de 20 ans, je baigne dans les moteurs depuis mon enfance ! Principalement fan de motos et de voitures anciennes.

Comments are closed.